•  

    ACTION CONTRE LA FAIM (ACF),

    AMDOR (Martinique),

    ADECOOP,

    AMNESTY-France,

    ARRICOD (Association des Professionnels de l’Action Européenne et Internationale des Collectivités Territoriales),  

      ALIMA,

      ATD – QUART MONDE,

    CENTRE D’ETUDES et de RECHERCHES sur l’ACTION HUMANITAIRE (CERAH, Genève),

    CITES UNIES – France, CRESI (Centre de Ressources Essonnien sur la Solidarité Internationale),

    COMITE CATHOLOLIQUE contre LA FAIM et pour le DEVELOPPEMENT (CCFD),

    COMMUNICATION SANS FRONTIERES,

    COORDINATION SUD,

    ETUDIANTS et DEVELOPPEMENT,

    FEDERATION INTERNATIONALE des LIGUES des DROITS de l’HOMME (FIDH),

    FRANCE VOLONTAIRE,

    HANDICAP INTERNATIONAL,

    HUMACOOP,

    INSTITUT BIOFORCE DEVELOPPEMENT,

    INSTITUT LA FRANCOPHONIE (Ndjamena, Tchad),

    LA MAISON du MONDE (Evry, 91),

    LA VOIX DE L’ENFANT,

    LES PUPILLES de L’ENSEIGNEMENT PUBLIC,

    MEDECINS DU MONDE,

    MEDECINS SANS FRONTIERES/CRASH,

    OBSERVATOIRE CANADIEN des CRISES et de l’ACTION HUMANITAIRE (OCCAH, Montréal),

    ORGANISATION INTERNATIONALE de la FRANCOPHONIE (OIF),

    PEMSCI (Centre de débriefing),

    PREMIERE URGENCE-AIDE MEDICALE INTERNATIONALE,

    RESONNANCES HUMANITAIRES,

    RESEAU DES OPERATIONS DE PAIX (ROP, Montréal),

    REMHED (Réseau des Etudiants et Enseignants des Masters Humanitaires et Développement),

    Revue HUMANITAIRE/MDM,

    SECOURS ISLAMIQUE France,

    SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS,

    SOLIDARITES-International,

      TRIANGLE – Génération Humanitaire.

     


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  •  « Action humanitaire, coopérations non marchandes et solidarités internationales: quelles formations pour quels métiers ? »

    Suite à une conversation lancée sur le site internet Grotius.fr , les acteurs de la formation universitaire du secteur de la coopération et de la solidarité internationale ont initié une réflexion sur le sens à donner aux formations de ce secteur non marchand. Ce débat débouche logiquement sur un colloque réunissant professionnels, enseignants et étudiants afin de les amener à discuter sur ces enjeux.
    Les intervenants sont des représentants d’ONG, des enseignants et/ou responsables de formations publiques/ privées et des étudiants. Ils viendront du Nord et du Sud.

    Il n’est pas uniquement réservé à des « chercheurs statutaires ». Il est aussi bien et largement ouvert aux acteurs et responsables de ces champs et structures, aux bénévoles des ONGs, aux volontaires internationaux, etc.
    La participation est gratuite, réservation conseillée : linda.shadil@yahoo.fr

    THEME DU COLLOQUE

    Depuis une bonne quinzaine d’années, et le processus s’est semble-t-il accéléré ces derniers temps, les champs d’activités relatifs aux actions humanitaires, aux coopérations non marchandes et aux solidarités internationales ont vu proliférer des formations très diversifiées qui leur sont spécifiquement dédiées : universitaires (y inclus les IEP) et dans les dites grandes écoles ou émanant des ONG et associations, des collectivités, ainsi que de structures privées dédiées.

    Un tel phénomène, peu ou pas exploré, soulève évidemment nombre de questions : l’objectif de ce Colloque est de contribuer à les identifier et à les poser, d’en comprendre les problèmes et la signification, de tenter d’esquisser des réponses et d’ouvrir des pistes et perspectives de recherches. Mais il s’inscrit aussi directement dans une réflexion sur la professionnalisation.

    Ce Colloque repose sur deux hypothèses qui seront mises à l’épreuve.

     

    • La première est que cette prolifération diversifiée de formations correspond à une triple mutation du champ professionnel proprement dit (ou comme on veut, au sens « étroit ») : a) de ces champs d’activités (les trois mentionnés…pour leur donner un nom !) ; b) des acteurs qui y interviennent (ONG et associations, collectivités territoriales…mais aussi Etats et OIG !) ; et c) des problèmes multidimensionnels rencontrés au cours des interventions d’urgence ou des projets à plus long terme : qu’il s’agisse des raisons et des types d’actions menées , des personnels expatriés, des publics sensés en être les bénéficiaires, ou bien encore des contextes d’interventions (économiques, militaires, socioculturels …et idéologiques…).

    • La seconde est que ces champs d’activités se recoupent voire se recouvrent partiellement quand ils ne se télescopent pas. En témoigne, comme expression et indice de l’objet de ce Colloque, la circulation des personnels et responsables d’une structure à une autre et d’un champ d’activité à un autre. Mais aussi la multiplicité d’acteurs différents pour répondre en un même lieu à une même situation : ce qui suppose des types d’activités professionnelles analogues, des savoirs voisins sinon tout à fait identiques, le plus souvent interdisciplinaires, et des compétences transversales. Enfin, autre indice qu’on peut ici rattacher à cette hypothèse, la création de formations (DU notamment) à l’initiative de responsables d’ONG.

    Sur la base de ces hypothèses, qu’il se propose, mais pas uniquement, de tester, ce Colloque s’organise autour de plusieurs axes de mise en débats et de recherches.

    • Axe premier est d’inventorier, autant que faire se peut, la variété de ces formations, et d’en esquisser une typologie en liaison avec les mutations de ces champs. Sur la base de travaux existants (voir par exemple celui du CERAH, mais aussi la multiplicité des fascicules à destination des étudiant(e)s), la perspective adoptée ici n’est pas celle d’une caractérisation statique mais plutôt dynamique : elle vise à en saisir et en comprendre la genèse et la généalogie. Et derrière leurs historicités propres, cette recherche se propose d’en repérer les promoteurs (organisationnels, institutionnels ou/et individuels), d’en expliciter les motivations et les raisons, et de déterminer les besoins auxquels elles entendent répondre.
      Sont concernées aussi bien les formations internes aux structures (toutes les grandes ONG…), les formations offertes par des centres de formation privés (type Bioforce/Humacoop), les formations proposées par les collectivités territoriales (dont le CNFPT, voir aussi le Cresi en Essonne..) et celles offertes par les Universités, les IEP et les grandes écoles (Masters et DU, voire Licences pro).
      D’autres questions (entre autres) doivent encore être posées ici. Quel genre de relations ces formations issues de milieux professionnels différents entretiennent-elles entre elles ? Tant en termes de partenariats qu’en termes d’objectifs et de programmes. On peut noter à cet égard l’investissement de professionnels dans les formations universitaires et apparentées, soit en termes d’interventions soit en termes de créations, ces professionnels devenant des enseignants associés exerçant des responsabilités statutaires. Quels en sont les ressorts : personnels et/ou relevant de ces champs professionnels eux-mêmes ?
      Mais il faut aussi s’interroger sur l’existence d’une transformation du champ universitaire et de l’enseignement supérieur lui-même, et se demander si cette prolifération a quelque rapport avec l’émergence de formations consacrées au développement durable, à l’économie sociale et solidaire etc. Les formations dont nous parlons ici participent-elles d’un mouvement plus général, où se pose la question de savoir s’il s’agit (en partie…) d’une mode médiatique, voire d’une vague idéologique, ou de l’émergence d’une mutation, aux accents alternatifs, du champ de la formation de haut niveau (post-bac), en liaison avec les problèmes structuraux de nos sociétés, notamment à l’échelle internationale.

    • Le second axe voudrait explorer non seulement l’orientation internationale de ces formations, en raison de leurs objectifs professionnalisant, mais encore leur éventail au plan international. Qu’en est-il de ce genre de formations dans d’autres pays de ce qu’il est convenu d’appeler le Nord ? Le même phénomène est-il constatable ? Sous quelles formes? Y a-t-il à cet égard des traditions (intellectuelles, politiques, culturelles…) qui les différencient et en quoi ?
      Mais qu’en est-il aussi dans les pays du Sud supposés être les bénéficiaires de ces formations (directement ou indirectement) ? Des formations équivalentes sont-elles crées ? A quelles initiatives ? Pour quelles motivations ou raisons, et sous quelles formes ? En partenariat ? Avec qui ? Comment ? Sont concernées ici les formations délocalisées des ONG par exemple, les formations proprement universitaires et les Chaires Unesco. Ou de telles formations sont-elles réclamées (de quel type ? par qui ?) sans pouvoir voir le jour ? A quels obstacles se heurtent-elles ?
      Il s’agit ici d’appréhender un phénomène international, et la diversité de ses orientations, voire de ses inspirations, mais aussi de s’interroger en particulier sur l’existence d’une « fracture » Nord/Sud à cet égard, non seulement en termes pour ainsi dire « comptable » (leur nombre, le déficit de formations etc.), mais aussi d’en interroger les motivations, les significations et les finalités différenciées voire différentielles : c’est un point très important. Les requêtes du Sud participent-elles des mêmes ressorts, des mêmes objectifs, des mêmes significations ? Ou constate-t-on des dissonances quant au sens et aux formes appropriées de formations existantes et/ou requises ? Et donc quant à leurs objectifs et visées ? Qu’expriment-elles alors au regard de ces sociétés et de leurs problèmes particuliers, mais aussi de leurs spécificités, notamment culturelles ?

    • Le troisièm e axe porte sur les raisons professionnelles de ces formations, qu’elles soient internes aux structures, spécifiques à un type d’activités ou transversales. A quels titres professionnels sont-elles requises ? A quelles commandes et/ou exigences professionnelles répondent-elles ? Tiennent-elles aux besoins internes des structures, à leur multiplication et diversification, aux mutations des champs et types d’activités, au renforcement des capacités et compétences, aux expériences de terrain, y incluses les demandes des acteurs du Sud ?
      Correspondent-elles à l’émergence de nouveaux métiers ? Lesquels ? Et pour quels types d’activités ? Non seulement de nouveaux métiers au Nord mais aussi au Sud. Et les compétences professionnelles, les métiers requis au Sud sont-ils les mêmes et en vue des mêmes objectifs que ceux requis par l’activité des structures du Nord ? Qu’en est-il donc de la professionnalisation? Et de ses déclinaisons plurielles, diversifiées ?
      Se posent ainsi des questions relatives aux attentes des structures (ONG etc.). Comment par exemple s’articulent les demandes de ces structures avec l’offre universitaire (au sens large)? Les raisons de ces formations sont-elles les mêmes que celles des structures professionnelles? Quels genres de rapports entretiennent-elles ? Et dans cette perspective ? Comment s’effectue, enfin, l’évaluation de ces formations (les formations universitaires de type Master devant être par exemple évaluées par l’AERES : qu’en est-il pour les autres)?

    • Le quatrième axe concerne la demande de formation. Non seulement ces formations se développent voire prolifèrent, mais elles trouvent sans peine leur public : professionnels débutants ou confirmés, étudiants en poursuite d’études, voire personnes en reconversions. A quelles exigences professionnelles ressenties, à quelles motivations et projets personnels correspond cette demande ?
      Une approche sociologique des publics s’impose également sous l’angle de leur composition, notamment internationale (au Nord comme au Sud). La demande de formation est-elle de même ordre ? Et en vue de quelles professionnalisations, éventuellement (voire certainement !) différenciées, visées par les intéressés?
      En relève également la question de l’adéquation de ces formations aux attentes de leurs publics, d’où découle celle de leur évaluation du point de vue de ces publics. A cet égard, et au-delà des stricts critères professionnels, cette demande doit aussi être analysée à l’aune de l’imaginaire (voire de la fantasmatique) des intéressé(e)s : qu’est-ce qui s’y trouve investi au travers et au-delà de la professionnalisation? Quels rêves et quelles idéologies ? Est-ce du même ordre pour les formés du Nord et du Sud ?

    • Le cinquième axe, qui en découle, soulève la question de la spécificité de ces formations au regard des intéressé(e)s. Y a-t-il dans l’entrée en formation une motivation d’engagement ? Ou y recherche-t-on un métier, un emploi comme un autre ? Notamment quand l’entrée en formation vient en complément d’une professionnalité déjà acquise ou procède d’une reconversion ? Quel est plus généralement le sens donné par ces publics à leur volonté, leur désir d’accéder à ce type d’activité professionnelle ?
      Deux autres séries de questions sont ici liées. D’une part relativement à un engagement supposé : quels en sont les ressorts et les attentes ? S’agit-il d’une nouvelle forme de militantisme joignant l’utile à l’idéal ? Et de quel idéal ? S’agit-il d’un complément, ou d’une extension, d’engagements déjà repérables au plan associatif voire politique par exemple, ou d’un type d’engagement nouveau à référer à des transformations sociétales et idéologiques plus profondes ?
      Mais en aval de ces motivations idéales supposées, ces formations et les structures recrutrices elles-mêmes, répondent-elles à ces idéaux ? Quelles visions a-t-on de ces champs professionnels d’activités, (humanitaire, coopération non marchande, formes de solidarités), à l’issue de ces formations et dans le processus de professionnalisation au cours duquel se pose la question des critères de recrutement ? Le principe de réalité engendre-t-il, et lesquels, des déphasages et des désenchantements voire des désillusions ou moins dramatiquement des ajustements, des transformations dans les visions qu’on en avait ? Quels retours peut-on obtenir à l’issue de ces formations et après l’entrée en situation professionnelle ?

    • Le sixième axe porte ainsi sur les structures elles-mêmes et leurs propres transformations dans le contexte d’une mondialisation profondément ancrée et orientée par l’économique et son nerf financier. Ce qui pose à un autre niveau le problème des critères de recrutement qui peuvent être forts éloignés des motivations des publics en formation. Voire de certaines des formations proposées.
      Plusieurs points peuvent être traités ici: et tout d’abord les transformations de ces structures, devenant formellement entrepreneuriales, et leur banalisation comme acteurs du champ international ; mais aussi la nature, en termes de formation, des recrutés privilégiés (ainsi venant des écoles de commerces…); la question des stages doit aussi être posée au cœur des préoccupations, de la difficulté d’en obtenir dans ces structures et de la concurrence (inégalitaire, comme dans tout marché !) des stagiaires potentiels. Quelle est à ce propos la proportion des recrutés issus de ces formations dédiées dans les ONG et les collectivités, le secteur associatif et les OIG ?
      D’une façon plus générale, quelles sont les attentes des recruteurs potentiels, quels sont les profils professionnels privilégiés par ces structures, et quelles sont leurs propres interrogations concernant les formations ?

    • Le septième axe, plus pédagogique, tient aux compétences visées, aux savoirs mobilisés et transmis, aux méthodes préconisées, aux cultures professionnelles élaborées, dans leurs diversités, en ce qu’elles renvoient à des exigences techniques, technologiques et théoriques, mais aussi culturelles et éthiques.
      Comment et par qui sont conçues ces formations ? Comment et par qui s’effectue la professionnalisation ? Comment et par qui se trouvent pris en charge les spécificités socioculturelles des acteurs locaux et des bénéficiaires ? Mais se pose aussi du même coup la question de l’élaboration (ou non) d’une culture professionnelle partagée, non seulement au sein des structures du Nord, mais aussi entre formés du Nord et du Sud. Qu’en est-il donc des pratiques professionnelles ainsi induites ?
      Appartient également à cet axe tout un questionnement sur ce qui doit être mis en débat, ou qui fait l’objet de débats, relativement à ce qui doit faire l’objet de ces formations. Ou sur les manques qu’elles révèlent, notamment quant à la préparation personnelle (culturelle et psychologique en particulier) à l’expatriation dans des contextes risqués mais aussi quant à la gestion des retours à l’issue d’expériences professionnelles souvent très éprouvantes.

    • Le huitième axe tient aux visées et aux projets et non plus seulement aux objectifs ; aux langages employés et aux représentations véhiculées ; voire aux imaginaires et aux visions du monde, aux orientations idéologiques, colportées et transmises par ces formations elles-mêmes dans leurs diversités institutionnelles et organisationnelles. Ainsi, au plus général et parmi d’autres questions, quelle idée de la mondialisation expriment-elles ? Et quelle idée de l’autre, des autres, et du rapport à l’autre, aux autres ?
      Mais aussi qu’est-ce qu’agir à l’international dans les champs de l’humanitaire, de la coopération non marchande, de la solidarité internationale selon ces formations ? Au nom de quelles valeurs et de quels idéaux ? Dans quelle mesure peut-on parler sur ce plan également d’une culture partagée ? Et par qui ? Sinon où se situent les divergences au sein des formations elles-mêmes ? Non seulement celles du Nord mais encore dans leurs rapports aux formations dispensées au Sud et émanant du Sud ?
      Où devront être interrogées, notamment, les idées de l’émergence d’une société civile internationale et d’un nouveau cosmopolitisme, ou d’une reconfiguration de formes caritatives plus traditionnelles. Voire celle d’un alignement plus ou moins explicite et consenti sur les nouvelles normes de l’action internationale proprement politique.

              D’où la question, en ouverture finale, sinon en conclusion et pour ne pas conclure, de la recherche sur tous les points qui viennent d’être  évoqués. Il semble bien en effet que la recherche soit le parent pauvre en la matière, au moins au plan universitaire et français. Un inventaire s’impose donc à cet égard. Et pour autant qu’elle existe en pointillé et de façon fragmentée, sur quoi porte-t-elle ? En outre, les grandes structures ont souvent leurs propres centres internes de recherche : sur quoi portent-elles ? Ont-elles quelque rapport à la formation ? Quels rapports, ou absence de rapports, entretiennent-elles avec les laboratoires universitaires ? Autant d’interrogations qu’il conviendrait de prendre en charge.


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    Responsable secrétariat

    nadine.bonnet@univ-evry.fr 

    Chargée de communication

    linda.shadil@yahoo.fr


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  • Michel Galy
     

    Michel Galy est un meilleur spécialiste français des conflits.

    Il a commencé sa carrière comme anthropologue, notamment en Côte d’Ivoire où il a vécu pendant une dizaine d’années et qu’il continue de visiter régulièrement.

    Son terrain de prédilection est l’Afrique de l’ouest, dont il a couvert les tribulations et les guerres de ces dix dernières années.

    La lecture que Michel Galy fait de la crise ivoirienne s’inscrit dans une réflexion d’ensemble qui porte sur ce qu’il a appelé la “guerre nomade“:

    il considère en effet que les conflits qui ont déchiré la Sierra Léone, le Libéria, la Côte d’Ivoire et les violences sporadiques qui secouent régulièrement la Guinée (Konakry) possèdent beaucoup de traits communs. Il se fonde en particulier sur deux caractéristiques qu’on retrouve dans ces différentes guerres:

    Les groupes armés irréguliers formés majoritairement de jeunes (enfants, adolescents, jeunes adultes), regroupés sur des bases ethniques, mais dont les attaches tribales se trouvent de part et d’autres des frontières nationales établies par les puissances coloniales.

    Séparés mais manipulés par des chefs de guerre dont les objectifs sont plus d’ordre économique (l’enrichissement) et non politique (par exemple l’amélioration des conditions de vie de leurs semblables), les populations sont prises dans un cycle de violence qui obéit aux mêmes logiques. Ces chefs de guerre lient des alliances avec des parrains régionaux gouvernant des Etats souvent pauvres, des multinationales étrangères (majoritairement occidentales, mais également asiatiques) et des Etats qui peuvent être membres du Conseil de Sécurité  des Nations Unies. Ses analyses ont pris un relief particulier pendant la crise ivoirienne dans la mesure où le rôle de la France s’y est revélé déterminant, mais aussi parce que Michel a publié des articles en prise avec l’actualité. Ces analyses étaient connus d’un nombre très restreint de spécialistes, mais les idées qui les animent ont été reformulées dans des quotidiens nationaux, notamment après novembre 2004.

    Parmi ces articles qui ont été publiés dans la presse française (notamment au Monde) et qui ont assuré sa notoriété, les plus lus et commentés ont été “Qui gouverne la Côte d’Ivoire ?” (décembre 2005) et “Que faisons-nous en Côte d’Ivoire ?” (2006). Le premier article traite de la question de la tutelle franco-onusienne et le second interroge le “bricolage” à laquelle s’est livrée la “communauté internationale” – notamment avec la création du GTI – pour légitimer sa présence et de l’action de la France dans la crise ivoirienne.

    Compte tenu des positions iconoclastes qui furent les siennes, et du fait que cela lui a valu quelques invitations à des émissions assez écoutées   à la radio (sur France Culture) et des débats très suivis sur des chaînes de télévision comme France 5 (notamment, l’émission de critique des médias Arrêt sur Images), il attira l’attention des pro comme des anti-Gbagbo. Dans la mesure où ses déclarations publiques prenaient visiblement le contre-pied de la position des politiques comme de l’ensemble des journalistes français sur la crise, il a reçu des menaces – non sur sa vie, mais sur sa carrière. J’ai en effet omis de préciser que Michel Galy était alors enseignant dans la célèbre école française d’officiers militaires Saint-Cyr Coëtquidan. On lui a fait comprendre qu’il pourrait très bien perdre son poste de professeur en relations internationales.

    Sa réaction est à la fois à la mesure du personnage et de sa connaissance fine du fonctionnement des pouvoirs politico-médiatiques. Il a répondu à son interlocuteur d’un jour que “certains journalistes seraient certainement très heureux de partager cette informations avec leurs lecteurs ou leurs spectateurs”.

    Selon lui les erreurs principales de la France au cours de cette longue crise, sont au nombre de quatre.

    * Pour lui, la première erreur est de nature stratégique: le refus par l’Etat français d’appliquer les accords de défense.

    * La seconde erreur est sociologique: l’isolement des soldats français à l’intérieur du 43ème BIMA, ainsi que l’enfermement généralisé des responsables politiques et militaires dans des certitudes (dépassées et sans lien avec la réalité sociale du pays) les ont rendu incapables de saisir les évolutions de la société ivoirienne, et en particulier l’émergence des jeunes sur la scène politico-militaire – tant au sein des Forces Nouvelles que des Jeune Patriotes. Cette erreur sociologique entraine la troisième erreur: l’erreur militaire.

    * En effet, la méconnaissance des Jeunes Patriotes et l’incompréhension du mouvement de resistance patriotique qu’ils portent a conduit les soldats français dans des situations qui les ont dépassé. Les tentations putschistes de certains officiers et la paniques des soldats chargés de boucler le quartier de l’Hotel Ivoire ont abouti aux massacres que l’ont sait désormais.

    * La dernière erreur est d’ordre médiatique: le soutien aveugle de la majorité des journalistes et des salles de rédaction à la position de leur pays ont provoqué un retournement immédiat de l’opinion nationale et internationale sitôt connues les images de Canal Plus. Le crime de guerre s’est doublé d’un mensonge d’Etat relayé par les journalistes, chargés en principe de dire ce qui est et non pas de servir de chambre d’écho à la propagande gouvernementale d’Alliot-Marie et de ses spin doctors.

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